Muryaden

Dernière mise à jour: samedi 16 octobre 2010.


L'influence littéraire


Ma bibliothèque d'ouvrages de fantastique et d'heroic fantasy regroupant mes lectures de jeunesse compte beaucoup de noms d'auteurs différents.

Aussi résumer les écrivains m'ayant le plus marqué à cette période là n'est pas une mince affaire!

Pourtant afin de limiter les scans et de donner un aperçu de cette influence, je ne sélectionnerais que les 3 auteurs qui me viennent à l'esprit en premier quand je repense à mon passé.

Le choix peut paraître paradoxale par rapport à l'introduction car il ne s'agit que d'auteurs ... anglo-saxons.



En premier lieu, LA référence en terme d'action, de personnages haut en couleur évoluant dans une multitude d'univers et d'époques différentes: Robert E. Howard.

REH n'a écrit que des nouvelles (à part Almuric) mais toutes sont remplies de bruit et de fureur, qu'elles soient dans un monde fantastique ou d'heroic fantasy.

On y trouve entre autre pêle-mêle 2 héroïnes Sonya la Rouge (guerrière pendant les croisades) et Agnès de Chastillon (une française à l'époque de François 1er), Kull - un barbare devenu roi de Valusie, Solomon Kane - un puritain élisabéthain traquant le mal au XVIème siècle jusqu'en Afrique, Bran Mak Morn - le roi des Pictes dans l'Ecosse/Angleterre du temps jadis, Cormac Mac Art - un pirate qui écume les côtes de Gaule et d'Espagne au temps des vikings, El Borak - le rapide soldat de fortune se déménant dans un moyen orient imaginaire, Cormac Fitzgeoffrey - le croisé aux prises avec des Sarrasins / Turcs / Kurdes, Steve Harrison - l'attachant détective en lutte contre des êtres diaboliques du quartier oriental de River Street, etc... etc... sans oublier le mondialement connu Conan - barbare cimmérien (dont le personnage a été repris par d'autres auteurs).

La totalité des oeuvres de REH a été éditée en France par les Nouvelles Editions Oswald (NEO), maison aujourd'hui disparue.

Je me souviens qu'à l'époque j'attendais avec impatience la sortie au fil de l'eau des derniers recueils de nouvelles.
A l'exception d'un ou 2 bouquins sur Steve Costigan - le boxeur, dont je trouvais l'intérêt trop limité, je suis l'heureux possesseur de la collection quasi complète.

Cette collection dirigée par François Truchaud est vraiment exceptionnelle et à mon avis se range dans la catégorie des oeuvres d'art. Outre le contenu, les préfaces sont toujours intéressantes et témoignent de la maitrise du sujet par F. Truchaud. Les couvertures sont illustrées avec brio par Jean-Michel Nicollet qui se révèle un artiste hors pair.

Truchaud
Truchaud
Truchaud

Cet intégral REH constitue un must. Pour ne pas faire que dans le superlatif, le seul reproche que je peux faire est en fait le même que celui que m'a dit madame Annick Béguin de la défunte librairie Cosmos 2000 : NEO a usé du filon jusqu'à la corde, quitte à faire paraitre à la fin des nouvelles inachevées.

Cette qualité (et la rareté des ouvrages souvent tirés qu'à quelques milliers d'exemplaires) explique très certainement que  ces livres sont recherchés, ne se trouvent qu'au compte goute sur ebay et partent à des tarifs croissants.

L'inspiration de REH dans Muryaden s'en ressent jusqu'à certains commentaires de combat où l'on voit apparaitre la célèbre formule guerrière "fendu le crâne en deux jusqu'aux dents".

Pub Neo

En seconde position arrive le seigneur des légendes, le maître J.R.R. Tolkien.

Ce philologue anglais a laissé une trace indélébile dans l'histoire de l'heroic fantasy.
Bien qu'ayant dépeint le même univers (très très vaste) dans son oeuvre, ce sont surtout la cohérence, la volonté de minutie (à tous niveaux et bien entendu pour le langage), le panthéon et l'épique qui m'ont marqué, le tout au travers d'un style très accessible, limite enfantin (ce qui constitue un moyen idéal de s'intéresser à la lecture, quitte à évoluer vers d'autres horizons par la suite avec l'âge... Mais ça à mon époque, les profs ne le comprenaient pas et imposaient ce qu'ils s'imaginaient être la base culturelle indispensable. Comme si on devait être systématiquement en phase avec les centres d'intérêt et la perception de la culture des générations précédantes!!!)

Je me souviens qu'à l'époque (ma période scolaire), faire des références à Bilbo le Hobbit ou au Seigneur des Anneaux dans des devoirs de français provoquait des froncements de sourcils (ben oui quoi, fallait surtout pas sortir de la littérature "autorisée")! Aujourd'hui, seuls des ermites reclus ont encore pu "échapper" aux films de Peter Jackson...

On retrouve bien évidemment dans Muryaden des créatures issues de l'univers de Tolkien même si le délire remplace le sérieux.



La bataille a été dure pour la troisième place et finalement elle a été attribuée à Clark Ashton Smith.

Pourquoi ce choix me direz vous? Après tout, des écrivains dans la catégorie SF, il y en a eu des biens plus prolifiques avec des univers fabuleux et particulièrement originaux.

Je vous répondrais tout simplement que C.A.S. est pour moi l'illustration de ce que la volonté peut faire quand elle est couplée au talent...

Imaginer quelqu'un avec pour seul bagage cinq années de cours primaire.
Et bien CAS fit lui-même son éducation. Et pas à moitié!
Il a ingurgité l'Oxford Unabridged Dictionary et la Britannica Encyclopedia complète, a appris seul l'espagnol et le français (!), a réalisé des traductions d'auteurs comme Baudelaire, écrit de la poésie personnelle et a fini grâce à son STYLE et son talent à se hisser à la hauteur de Keats dans le coeur des critiques.

Doté en outre de compétences pour la peinture et la sculpture, le troisième mousquetaire de Weird Tales (avec H.P. Lovecraft et REH) m'avait considérablement impressionné via ses nouvelles fantastiques dans la description baroque de ses univers. J'avais un faible pour l'Averoigne de la France médiévale mais l'ensemble de son oeuvre mérite plus que le respect...

Pour CAS et Muryaden, le parallèle est simplissime (bien qu'au final nous n'ayons eu que pour seule prétention de prendre notre pied) : nous n'avions, Elrik et moi, aucune expérience ni connaissance de la conception de jeux sur ordinateur, mais la farouche volonté d'aller jusqu'au bout en y laissant une emprunte stylistique inhabituelle.

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J'ai relu cette année 2005 Bilbo (exemplaire récent car à l'époque c'était Elrik qui m'avait passé le sien).
 
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