Samedi  10/07/2004.


Cette log est en deux parties: présentation de " l'Abominable " puis détail de l'utilisation des machines Apple II.
Version du 24/07/2004 corrigée par Nicolas.


1) Le laboratoire " L'Abominable "

L'Abominable (association type loi 1901) est un atelier collectif de création cinématographique situé dans les Hauts-de-Seine (92) à Asnières-Sur-Seine.

Comme la plupart des labos artisanaux, l'Abo ne fait pas de développement commercial mais permet aux cinéastes de développer eux-mêmes leurs films.

Il est né en septembre 1996 sur les traces de l'association grenobloise MTK (Metamkine), 1er atelier cinématographique artisanal français (1992) ouvert au public depuis 1995. (C'est à l'initiative du groupe Métamkine qu'est né le réseau des labos artisanaux en Europe francophone).

L'Abominable compte parmi les 6/7 labos gérés par des cinéastes les plus complets en Europe:
Il met à disposition d'artistes les outils qui permettent à la fois de développer la pellicule, de la travailler, de la monter et d'en tirer des copies.

Les machines ont été achetées pour une bouchée de pain (par exemple la grosse tireuse de la chambre noire a été sauvée d'une benne pour la modique somme de 200F) après l'arrivée sur le marché des technologies numériques dans les années 90. Des dons ont aussi permis d'étoffer la liste du matériel même si certains appareils ont été achetés directement par les membres fondateurs.

L'Abo s'étend sur une superficie de 100 m2 composée de quatre pièces en sous-sol:
Techniquement, l'atelier permet le développement du super-8 et du 16mm, le tirage optique, le tirage contact, le montage et les différents travaux de report son. Il est aussi doté de projecteurs et de deux équipements de tournage cinéma et vidéo.


La plupart des films passant par L'Abominable ressortent du champ de l'expérimental (l'outil n'est pas très adapté à des films en son synchrone et/ou avec un métrage important).

En 2003, 1,2 km de super 8 et 3 km de 16 mm ont été développés à L'Abominable.

Le labo fait partie d'un réseau informel de structures (ateliers collectifs de production, coopératives de distribution, diffuseurs associatifs)  recensés sur l'encyclopédique cineastes.net.
L'Abo appartient au réseau dit "Ébouillanté" qui regroupe plusieurs labos artisanaux du nom d'un petit journal édité à l'époque de la formation de ces structures.

La diffusion des films réalisés à l'Abominable a permis au labo de se faire connaître.
Cette notoriété a fini par atteindre le CNC (Centre National de la Cinématographie) qui pour la 1ère fois cette année (2004) lui a octroyé une subvention.

La plupart des films qui y ont été réalisés sont distribués soit par le Collectif Jeune Cinéma, soit par Light Cone.

Films primés réalisés avec le concours de l'Abominable:

Logo L'Abominable Contact (pour l'Apple II) : Nicolas Rey

URL : http://perso.wanadoo.fr/l.abo



2) Utilisation des machines Apple II

En 1996 Nicolas Rey a remis en route et programmé son vieil Apple //c (qu'il possèdait de longue date)  pour piloter une tireuse optique perfectionnée appelée « Truca ».

Cette machine est utilisée en post-production, c'est à dire lors de la phase du montage.
Elle permet la duplication partielle d'une bande sur une autre tout en y ajoutant des effets spéciaux : Fondu enchaîné - Arrêt sur l'image - Accélération (surimpression d'images) et ralentissement (répétition d'images) - Inversion de sens - Agrandissement (rectification d'une erreur de cadrage) - Surimpression - Image composite obtenue avec cache/contrecache - Juxtaposition d'images (multi-images ou split-screen).

Truca Apple //c

L'appareil se compose de 3 éléments:

Aujourd'hui le //c a été remplacé par un Apple IIe 65c02.

Apple IIe Truca
Apple IIe Truca
Truca

Le IIe contient une carte d'interface parallèle qui est reliée à un boîtier externe créé de toutes pièces par un ami de Nicolas ayant des compétences en électronique.
Le tout est piloté par un programme en BASIC écrit par Nicolas.
Le programme permet (en sélectionnant des options de différents menus) d'appuyer automatiquement (via le boitier) sur les boutons de la tireuse optique de manière cadencée en fonction du type de tirage et notamment de gérer les marches arrière projecteur et caméra, ce que ne faisait pas le premier système conçu autour des ports série du //c.

Ce processus est beaucoup plus sophistiqué que les petits boitiers commercialisés par le fabricant de ces machines : http://www.jkcamera.com/optical_printer.htm qui n'ont q'un petit écran LCD avec un clavier composé de touches à membranes sensitives (le genre qui ne réagit qu'à sa guise, c'est à dire en ne sortant rien ou en sortant x caractères d'un coup quand on appuie plus fort...)

Bref, cette interface avec un bon vieil Apple II est très appréciée.
Elle l'est d'ailleurs à ce point que Nicolas a installé ce système à quelques copains (dont le dernier dans un labo artisanal à Londres).

Aujourd'hui Nicolas est en train de mettre en route une autre interface sur un banc titre avec un IIgs récupéré entre temps. (Un banc titre est un tireuse plus sophistiquée permettant de voir l'image projetée, de zoomer, ...)

Apple IIgs Banc Titre